Les déclarations de Chedly Rahmani prêtent à équivoque au sujet d’une sélection en plein doute à quelques jours d’une double confrontation officielle.
Juriste notoire et habitué aux litiges les plus compliqués, Chedly Rahmani, membre du comité de normalisation de la FTF, a lancé une «bombe» en disant que les contrats de Faouzi Benzarti et Mehdi Nafti sont entachés d’irrégularités. A quelques jours des matches des éliminatoires de la CAN, ces déclarations jettent un pavé dans la mare et poussent à poser beaucoup de questions.
Cela prouve, au moins, ce que nous avons écrit plusieurs fois sur la situation confuse de la sélection avec la nomination hâtive et populiste de Faouzi Benzarti et de Mehdi Nafti par l’intenable Wassef Jelaïel, sous les ordres de l’ex-ministre des Sports. A cause de cette décision mal conçue, la sélection hérite d’un flou qui, espérons-le, ne sera pas fatal. La sélection hérite surtout, avec cette bourde de l’ex-ministre des Sports et de l’ex-président de la FTF, d’une ambiance pas très encouragante, voire crispée et surchauffée, parce qu’on ne sait pas qui commande en cette sélection.
Benzarti est certainement celui qui a eu, en premier lieu, l’ascendant sur Mehdi Nafti pour l’éloigner pour le moment du staff. C’est lui qui a préparé la liste (une liste qui marque une triste marche-arrière et un retour des ex-intouchables), c’est lui qui devrait être sur le banc face au Madagascar et à la Gambie, faute de temps. Mais revenons aux dires de Chedly Rahmani, qui sont d’une énorme importance sans aucun doute, pour se poser quelques questions évidentes : Des contrats irréguliers, cela veut dire des contrats nuls, non ? Qui en assume la responsabilité ? Quelle suite sur la situation contractuelle du duo Benzarti-Nafti ? L’un d’eux ou les deux vont-ils partir ? Que fera Kamel Idir et son comité devant ce dossier miné avec un Benzarti qui s’accroche avec ses dents à ce poste qui l’a souvent fui ? Nous sommes dans l’embarras et dans un absolu flou quant au présent et à l’avenir de la sélection.
Scénarios ouverts…
Tout dépendra de l’attitude du comité de normalisation envers Faouzi Benzarti et Mehdi Nafti. Et bien sûr du ministère des Sports qui a approuvé les deux contrats des temps de l’ex-ministre des Sports. La tutelle, selon les procédures en vigueur, finance le budget (en partie selon les pratiques des dernières années) dédié au paiement des sélections, sans oublier le droit de regard «juridique» sur la validité des contrats. Et donc, ce qui va se décider à propos de Benzarti et Nafti doit être cautionné, même tacitement par la tutelle.
Qui dit contrats irréguliers dit par conséquent contrats nuls et invalides. Ceci nous mènera à quelques scénarios.
Premier scénario : réunir en urgence Benzarti et Nafti et convaincre le premier de devoir collaborer avec Nafti à partir des matches des éliminatoires de la CAN. Dans ce cas, les contrats vont être rédigés de nouveau et le duo devra cohabiter (même si c’est un peu idéal avec l’attitude agressive et obstinée de Benzarti qui rejette Nafti). Deuxième scénario possible: sacrifier Nafti pour les deux prochains matches et maintenir provisoirement Benzarti. Par la suite : se baser sur l’irrégularité des contrats pour les annuler et voir si, pour les 4 matches restants en éliminatoires de la CAN (octobre et novembre), Benzarti va assurer l’intérim ou non. Ce sera un autre scénario si le duo est remercié et qu’on ramène un nouveau staff technique en attendant l’élection d’un nouveau bureau fédéral. D’après les bruits des coulisses, et pour un laps de temps si court, on veut maintenir Benzarti pour une mission de courte durée et sur la base d’un nouveau contrat.
Ce sera alors au nouveau bureau fédéral intronisé fin janvier de désigner le staff technique qu’il considère le plus utile et le plus compétent. D’autant que les deux matches des éliminatoires du Mondial 2026 auront lieu en mars (le 17 face au Libéria et le 24 contre le Malawi). Il y aura du temps pour ramener un nouveau sélectionneur et pour faire le choix que l’on veut. En tout cas, ces contrats de Faouzi Benzarti et de Mehdi Nafti, qu’on dit irréguliers, vont changer beaucoup la donne. Est-ce que cela va freiner les ardeurs d’un Faouzi Benzarti qui, étrangement, a déjà choisi son adjoint, en l’occurrence Kaïs Yaâkoubi (un duo qui ne peut que s’entendre avec un caractère nerveux et émotif), manquant de respect à son hiérarchie.